CALQ 1/4 – 4/4 | Catherine Viau

CALQ – 1/4 (2010)

CALQ – 2/4 (2010)

CALQ – 3/4 (2010)

CALQ – 4/4 (2010)

 

2010
Introduction

Il m’est arrivé récemment de discuter avec un chorégraphe qui m’employait et qui se cassait la tête au sujet des horaires de répétitions pour la reprise d’une œuvre. Il se sentait obligé de remplacer une danseuse de l’équipe qui n’était pas disponible pour le dernier spectacle de la tournée. Il préférait assumer les coûts très importants du remplacement d’une artiste, plutôt que de perdre la vente d’un spectacle. « On ne peut pas se permettre de perdre un show dans le contexte actuel », m’a-t-il dit.

Si vous demandez aux chorégraphes du Québec s’ils sentent la pression de la vente et aux danseurs s’ils en subissent les conséquences, vous recevrez une réponse affirmative. Dans une réponse que j’ai faite à Stéphanie Brody suite au texte Le salarié et le pigiste, j’ai écrit cette phrase : « À présent, pour le CALQ, un des critères les plus importants pour juger de la pertinence d’accorder des fonds public à une compagnie de danse est sa capacité à vendre ». Par l’entremise de son directeur des relations publiques, Carl Allen, le CALQ a voulu énoncer son désaccord avec l’équation « Plus de show, plus d’argent » que je faisais ensuite. Monsieur Allen a publié un commentaire disant qu’il souhaitait « apporter une rectification » à mes propos.

Pourtant, mes affirmations reposent sur un sentiment qui m’apparaît très vif et très clair dans le milieu de la danse. Au départ, je me suis étonnée que mes propos fassent réagir le CALQ. Puis j’ai compris que les perceptions sont extrêmement différentes dépendant que l’on se tienne dans un studio ou dans les bureaux du 500 Places d’Armes. C’est ainsi que l’idée de ce texte est née.